Brouhaha
Promesses (ouverture)
Le petit gars de Ouaga
Les pieds nus dans la poussière
Le petit gars de Ouaga
Travaille dur avec son père
Le petit gars de Ouaga
Sous une chaleur d’enfer
Le petit gars de Ouaga
Connaît que l’école buissonnière
Le petit gars de Ouaga
Alors s’il faut trimer encore
Jusqu’à user son corps
L’espoir est dans sa tête
D’une vie plus honnête
Alors s’il doit travailler fort
Son courage vaut de l’or
Et chasse les ténèbres
Au pays des hommes intègres
Il n’attend pas il espère
Le petit gars de Ouaga
Au plus sombre de la misère
Le petit gars de Ouaga
Son coeur garde la lumière
Le petit gars de Ouaga
Son sourire passe au travers
Le petit gars de Ouaga
Alors moi je prie à mon tour
Pour que revienne un jour
L’équité en Afrique
Cette terre magnifique
Alors on verra sur la terre
Partout des gens très fiers
D’être traité de nègres
Comme au pays des hommes intègres
Allez
A la cime des saules
Par-dessus la colline
Un soleil pâle et jaune
Lentement s’illumine
La fille fend la zone
A l’ombre des usines
Pour se rendre à l’école
En jean et ballerines
Suspendu à l’épaule
Par une sangle fine
Son grand sac tient le rôle
De trousse et de cuisine
Sous la peau qui frissonne
Le secret qui l’anime
Fait monter monotone
L’impatience en sourdine
Allez allez allez allez
C’est dit c’est décidé
Allez allez allez allez
Aujourd’hui j’oserai je le ferai
Allez allez allez allez
Je suis presque arrivée
Allez allez allez allez
Le reste de l’histoire est à rêver
Il fait froid c’est l’automne
Et la buée dessine
Des paroles fantômes
A sa bouche sanguine
Dans le bruit monochrome
Des autos qui lambinent
Entêtée elle entonne
Ce refrain qu’elle serine
Allez allez allez allez
C’est dit c’est décidé
Allez allez allez allez
Aujourd’hui j’oserai je le ferai
Allez allez allez allez
Je suis presque arrivée
Allez allez allez allez
Le reste de l’histoire est à rêver
Mademoiselle Rose
Mademoiselle Rose
Chez elle la porte n’est jamais close
Elle pare de jolies choses
Son petit domaine
Où l’ennui s’expose
Pauvre Mademoiselle Rose
Mademoiselle Rose
Il n’y a pas plus gentille, je suppose
Mais sous l’air doux qu’elle compose
Son sourire amène
Cache une ecchymose
Pauvre Mademoiselle Rose
Mademoiselle Rose
Sous son toit pas de rire qui explose
Pas d’enfant aux belles joues roses
C’est sa grande peine
Qui la rend morose
Pauvre Mademoiselle Rose
Mademoiselle Rose
Pour quelle raison, je n’en sais la cause
N’a trouvé de garçon qui ose
Lui dire je t’aime
En vers ou en prose
Pauvre Mademoiselle Rose
Mademoiselle Rose
Lorsqu’elle ira là où les morts reposent
Puisse un Dieu sensible à sa cause
Lui offrir en étrenne
L’amour à forte dose
Pauvre Mademoiselle Rose
Tohu-Bohu
Quand j’étais un bébé mes gentils parents
Invitèrent une fée sur mon lit d’enfant
Mais leur invitation n’est jamais parvenue
Ou bien mes cris faisaient-ils trop de tohu-bohu
En tout cas notre fée ne s’est pas pointée
Mes parents sont restés tout désappointés
Que va-t-il faire sans don cet enfant est perdu
Il est tout juste bon à faire du tohu-bohu
Pour le plus grand malheur de tous nos voisins
Je redoublais d’ardeur à faire du potin
On me considérait comme un hurluberlu
Personne ne s’ébahissait pour mon tohu-bohu
Je n’étais pas mauvais garçon pour autant
J’évitais la journée de faire du boucan
Mais sans hésitation une fois la nuit venue
J’aiguisais ma passion pour l’art du tohu-bohu
J’ai fini par me faire à l’idée pourtant
Que ce petit travers était mon talent
J’en ai fait un métier fabriquant de raffut
Et les gens m’applaudissent pour mon tohu-bohu
Depuis lors j’ai croisé des milliers de gens
Des rigolos, des drôles et puis des marrants
Mais des gens sans don, ça je n’en ai jamais vu
Chacun à sa façon de faire son tohu-bohu
Papi End
Il est si vieux ce monsieur
Qui repose silencieux
Dans son lit
Il vient de fermer les yeux
A son chevet veillent ceux
Qu'il chérit
Il revoit pour chacun d'eux
Un souvenir savoureux
Et il sourit
Happy happy end
Happy papi end
Dans un souffle il fait un vœu
Pour chasser le chagrin de
Sa famille
Il remercie les cieux
Pour le présent si précieux
De la vie
Il s'étonne juste un peu
D'être simplement heureux
Quand elle finit
Happy happy end
Happy papi end
Alors il danse
Quand la pluie des rigoles
Fait des fleurs sur le sol
Quand il ne trouve plus la boussole
Quand ses pensées s’envolent
Vers une île, un atoll
Quand plus rien ici ne le console
Il se sent seul
Et si sensible
Alors il danse
Quand il pense à l’école
Aux garçons qui rigolent
Qui le traitent de fou ou de folle
Quand la moindre parole
Le brûle au vitriol
Et que l’envie d’être en vie s’étiole
Il se sent seul
Et si sensible
Alors il danse
Et il tourne
Et tout change
Et le monde est une piste immense
Tête soûle, le cœur en délivrance
Il danse
Sous le chêne de guingois
Si loin que ce soit l'enfance
Bien souvent je repense
Aux heures passées là
Sous le chêne de guingois
Toi tu as je suppose
Oublié tant de choses
Même nos rires aux éclats
Sous le chêne de guingois
Souvent je t’imagine
Ta vie me fascine
Toi qui es partie là
Loin du chêne de guingois
Mais si tu_es de passage
Un jour près du village
Arrête toi et viens là
Sous le chêne de guingois
Tu trouveras j’espère
La vieille boîte en fer
Que j’avais cachée là
Sous le chêne de guingois
Enlève la ficelle
Et tu verras ma belle
La lettre écrite pour toi
Sous le chêne de guingois
Ainsi tu pourras lire
Ce que je n’ai su dire
Durant ces années là
Moi qui t’aimais de guingois
Oui mon cœur est resté là
Sous le chêne de guingois
Du brouhaha
Pas de répit
Dans la radio
Pas de petit rabiot
Non pas de repos pour les oreilles
Partout du brouhaha
Du brouhaha
Partout du partout du
Brouhaha
Que de ramdam
Tant de raffut
Que de vacarme en rue
Et que de chahut pour les oreilles
Quand y a du brouhaha
Du brouhaha
Il y a du il y a du
Brouhaha
Dans les tympans
Trop de tumulte
Et de tapage nocturne
C’est trop de boucan pour les oreilles
Ca fait du brouhaha
Du brouhaha
Ca fait du ça fait du
Brouhaha
Brouhaha
Ca fait du ça fait du
Brouhaha
Brouhaha
Il y a du il y a du
Brouhaha
Brouhaha
Partout du partout du
Brouhaha
Dis oui dis non
Il s’ennuie souvent
Au moins sept jours par semaine
Le reste du temps
Il se lamente et il traîne
Ou bien il attend
Que le jour suivant s’amène
Il glande, il zone
Le lundi le mardi le mercredi jeudi vendredi
Dis oui, dis non
Est-ce que ça te dit qu’on s’en aille à la mer, cre
Dis oui, dis non
On pourrait aussi s’inventer de nouveaux jeux
Dis oui, dis non
Aurais-tu envie de ce beau vélo à vendre
Dis oui, dis non
Est-ce que ça te dit, tu sais bien que moi ça me
Dis oui
Le jour, il s’étend
Il attend sans faire un geste
Le reste du temps
Il le passe à faire la sieste
Au moindre coup de vent
Il s’énerve et il proteste
Il boude, il râle
Le lundi le mardi le mercredi jeudi vendredi
Dis oui, dis non
Est-ce que ça te dit qu’on s’en aille à la mer, cre
Dis oui, dis non
On pourrait aussi s’inventer de nouveaux jeux
Dis oui, dis non
Aurais-tu envie de ce beau vélo à vendre
Dis oui, dis non
Et c’est pareil tous les jours
Il boude tout le temps
Il boude tout le temps
Il boude tout le temps
Et ce n’est pas marrant
Je lui dis, si tu veux
On pourrait aussi
Changer d’avis tous les deux
Je m’ennuie un peu
Et en contrepartie
Tu oublies d’être grincheux
Alors il sourit
Et puis tout va mieux
Le lundi le mardi le mercredi jeudi vendredi
Dis oui, dis non…
Promesses
Promesses
Puisqu’on a rien ici
Que le poids des détresses
Et puisque d’être en vie
C’est tout ce qu’on nous laisse
Notre unique richesse
Promesse
On va prouvez ainsi
A force de prouesses
De quoi est faite aussi
L’insolente jeunesse
Ni violence ni paresse
On va se faire un monde
A la mesure de nos espoirs
Où chacun une seconde
Aura pu enfin croire à ses
Promesses
Promesses
On ne sera d’aucun pays
On n’aura plus d’adresse
On s’inventera la vie
Qu’on voyait dans nos rêves
Que des voies de traverses
Promesses
On va faire des folies
A grands coups de tendresse
Goûter jusqu’à la lie
L’amour et ses ivresses
S’enivrer de caresses
On va se faire un monde…
Promesses
C’est peut-être aujourd’hui
Que dans nos cœurs en liesse
Le bonheur à choisi de
De répandre sa sève
Une vie d’allégresse
Promesses
On va faire le pari
Sans que rien n’y paraisse
De chasser les soucis
Qu’on ressassait sans cesse
Tous ces vents de tristesse
On va se faire un monde…