Le Secret de Cécile

La course infernale

On fonce à toute allure

Ha ! si vous la voyiez 

Aujourd’hui la voiture

Ressemble à une fusée.

On roule à pleine vitesse

On dépasse même les grosses

Et ça fait mal aux fesses

Quand on passe sur une bosse

Garez-vous car ça va faire mal

C’est la grande course infernale

Bon-papa à l’arrière

Fait croire qu’il est sérieux

Mais il vaut mieux se taire

Car papa est nerveux

Il n’est pas beau comme ça

L’a l’air tout tracassé

Et pour lui ça se voit

C’est pas rien un bébé

Dans sa tête il y a des étoiles

C’est la grande course infernale

Mon papa il est bien

Mais pas si chic quand même

Il ne pense plus à rien

Quand le nouveau s’amène

Pourtant je me déguise

En garçonnet gentil

Mais voici qu’on arrive

La voiture ralentit

On se gare devant l’hôpital

Fin de la grande course infernale

Moi j’aurai bien voulu

Etre son seul indien

Mais dans notre tribu

Y a un nouveau qui vient

Papa me prend la main

Il court et il m’entraîne

Après tout, ça n’est rien

Mais… attends-moi quand même

Garez-vous car ça va faire mal

Voici les indiens des étoiles

J’ai une petite soeur infernale

Cesse de faire le singe

On jette à la lessive la moitié des vêtements

Les autos et les livres dans le coin des enfants

Il est temps qu’on s’active car c’est l’heure du rangement

Il y a des gens qui viennent à la maison

Cesse de faire le singe

Montre leur que tu es un grand garçon

Essaye d’être sage

Faut faire la bise à tous les invités

Les vieux cols de chemises, les mentons mal rasés

Ceux qui ont la peau grise ou bien trop maquillée

Les parfums de cerise et puis les odeurs de pieds

Il y a des gens qui viennent à la maison

Cesse de faire le singe 

Montre leur que tu es un grand garçon

Essaye d’être sage 

Pour le repas c’est la cérémonie

Mange pas avec tes doigts 

Mais reste un peu tranquille 

Passez moi donc le plat 

Non merci c’est gentil 

Ça continue comme ça pendant toute l’après-midi

Il y a des gens qui viennent à la maison

Cesse de faire le singe

Montre leur que tu es un grand garçon

Essaye d’être sage

Comme un poisson dans l’eau

Près du divan

Il y a le téléphone

Juste devant

On a mis l’aquarium

Et puis dedans

Mon reflet qui s’étonne

J’me dis souvent

Que j’aim’rais être comme…

Heureux, heureux comme un poisson dans l’eau

Dans l’cadre bleu

Y’a les photos d’l’album

Au coin du feu

Grand-papa qui frissonne

J’sais pas si j’veux

Dev’nir une grande personne

Quand j’serai vieux

J’aimerais être comme…

Heureux, heureux comme un poisson dans l’eau

J’aim’pas vraiment

Partager l’aquarium

Mais tu l’aimes tant

Que le poisson ronronne

Alors si tu l’veux

Ben moi je te l’donne

Puisqu’on est deux

Essayons d’être comme…

Heureux, heureux comme un poisson dans l’eau

Bric à brac

Cédric dans sa baraque en briques

Fait tant de bric à brac

Plein de bruits métalliques

Des cris d’écrous, des clous qu’il frappe

Des trucs qui se détraquent

Grincements de cric et coup de matraque

Des élastiques qui claquent

Et des cliquetis de plastiques

Qui sait ce qu’il fabrique ?

Car Cédric est un crac

Avec une crotte de bique

Il arrive à faire des miracles

De ses dix doigts magiques

Il change tout en vrac

Ce p’tit gars sympathique

A bien plus d’un tour dans son sac

Le loup a peur du chaperon rouge

Dans la forêt tout l’monde rit

A se fendre la bouche.

Le loup a peur de chaperon rouge !

Lorsqu’il l’entend, il s’enfuit.

Il se cache et se couche.

Le loup a peur de chaperon rouge !

Je suis perdu s’exclame le loup

Dans la forêt et j’ai peur de tout ! 

Mon Dieu où sont passées vos grandes dents… Monsieur le loup ? 

Je n’en ai plus, elles sont cassées

J’ai mis un dentier ! 

Oui mais vous avez toujours vos grands yeux… Monsieur le loup ! 

Je ne vois plus à dix mètres

J’ai mis des lunettes ! 

Mon Dieu que vous avez de grandes pattes… Monsieur le loup ! 

Je ne cours plus mais je boite

J’ai les griffes qui me grattent 

Oui mais vous avez toujours vos oreilles… Monsieur le loup !

Je n’entends plus c’est pareil

Vous parlez de mes orteils ?

Le loup ne pourra plus

Manger de petits enfants

Puisqu’il est bien trop vieux maintenant.

Chaperon n’ira pas

Cette fois chez sa grand-maman

Elle donne ses galettes au vieux loup blanc

Cécile

Cécile

Aux cils si longs

Se sent seule sous ce ciel de plomb

Silencieuse et si douce

Assise sous le saule

Elle caresse la mousse

Qui pousse sur le sol

Cécile

Ne sait expliquer

Pourquoi sa langue est si liée

Et qu’à cause de ça

Les sons restent coincés

Que ses rêves ont des doigts

Qui l’ont emprisonnée

Cécile

Sourit aux poissons

Et c’est sa seule passion

Ses yeux sombres se noient

Sans que personne ne sache

Dans ses rêves de soie

Elle s’enfuit à la nage

Cécile

Aux cils si longs

Se sent seule sous ce ciel de plomb

Assise sous le saule

Elle espère tant sortir

Un message qui la sauve

Mais ce n’est qu’un soupir.

Faut pas me guérir

J’ai un chat dans la gorge

Par ce temps de chien

J’ai toujours la rouge-gorge

On dirait qu’on lapin

Des fourmis dans les jambes

Et une faim de loup

Un tigre dans le ventre

Et des moutons partout

J’suis malade

J’suis malade

Faut pas me guérir

J’suis malade

J’suis malade

J’suis si bien dans mon lit 

J’suis malade

J’suis malade

Faut pas me guérir

J’suis malade

J’suis malade

Je veux rester ici

Les oreilles qui bourdonnent

Une fièvre de cheval

Les poils qui s’hérisonnent

Tremblant comme la cigale

Mes lièvres qui se lézardent

Mes yeux qui papilonnent

Muet comme une carpe

Ou la voix qui chèvrotte

J’suis malade…

Rusé comme un renard

Doux comme un agneau

Je vais au lit têtard

Et je me louveteau

Je souris au docteur

Petit zoo me dit-il !

Mouche-toi avec ardeur

Ou je te crocodile

J’suis malade...

Touche pas

à ma soeur

Je suis un affreux moutard

Plus pir’ qu’un canard

Attention à vos marmots

Je fais peur même à Zorro

J’suis pas amoureux des sparadraps

Mais si tu m’en veux, je t’en donn’ras

Touche pas à ma soeur

Sinon tu passeras

Un mauvais quart d’heure

Touche pas à ma soeur

Sinon tu passeras

Un mauvais quart d’heure

Nanani nanana nanani et nanana

Quart d’heure quart d’heure

Quart d’heure quart d’heure

Je suis un petit morveux

Gaffe à mes bottes de sept lieues

Si tu m’traites de sale mouflet

Castagnettes à la récré

J’suis pas amoureux des sparadraps

Mais si tu m’en veux, je t’en donn’ras !

Touche pas à ma soeur

Sinon tu passeras

Un mauvais quart d’heure

Touche pas à ma soeur

Sinon tu passeras

Un mauvais quart d’heure

Nanani nanana nanani et nanana

Quart d’heure quart d’heure

Quart d’heure quart d’heure

Je suis un fameux loustic

C’ui qui s’y frotte qui s’y pique

J’suis vraiment qu’un sale gosse

C’ui qui rit qu’aura des bosses

J’suis pas amoureux des sparadraps

Mais si tu m’en veux, je t’en donn’ras !

Touche pas à ma soeur

Sinon tu passeras

Un mauvais quart d’heure

Touche pas à ma soeur

Sinon tu passeras

Un mauvais quart d’heure

Nanani nanana nanani et nanana

Quart d’heure quart d’heure

Quart d’heure quart d’heure

La grande aventure

C’est la grande aventure

C’est toi dans tes chaussures

Qui décide de ce que tu seras demain

Il n’y a que toi pour faire bouger tes mains

Alors viens… t’inquiète pas

Si parfois tu as de la peine

Dis toi bien que moi, je t’aime

Et rien ne pourra jamais changer ça 

Si tes yeux jouent les fontaines

Ou qu’une poussière te gène

Tu pourras toujours compter sur moi

Le dire ou bien me taire

Tu m’chatouilles, tu m’renverses

Tu m’gratouill’ à toute vitesse

C’est vrai 

Je voudrais que ça cesse 

Ça me déplaît, ça me pèse

Ça me met très mal à l’aise

C’est vrai 

Je voudrais qu’on me laisse 

Je ne sais pas quoi faire

Le dire ou bien me taire

Si ça me fait des oui oui

C’est que j’ai envie

Si ça me fait des non non non

C’est que j’ai raison

Si je te dis laisse moi

C’est mon droit

Alors je crie pas d’accord

Il est rien qu’à moi mon corps

Tu m’attrapes, tu m’agresses

Tu me frappes, tu me blesses

C’est vrai !

Je voudrais que ça cesse !

Ça me déplaît, ça me pèse

Ça me met très mal à l’aise

C’est vrai !

Je voudrais qu’on me laisse !

Je ne sais pas quoi faire

Le dire ou bien me taire

Tu me touches, tu m’caresses

De ma bouche jusqu’aux fesses

C’est vrai !

Je voudrais que ça cesse !

Ça me déplaît, ça me pèse

Ça me met très mal à l’aise

C’est vrai !

Je voudrais qu’on me laisse !

Je ne sais pas quoi faire

Le dire ou bien me taire

Si ça me fait des oui oui

C’est que j’ai envie

Si ça me fait des non non non

C’est que j’ai raison

Si je te dis laisse moi

C’est mon droit

Alors je crie pas d’accord

Il est rien qu’à moi mon corps